Vendredi 5 octobre, 130 personnes environ se sont retrouvées à la mairie d’Aubière pour la cérémonie faisant Salah Hamouri citoyen d’honneur de la ville, 8 ans jour pour jour après la ville de Beaumont, à la différence notoire qu’en ce 5 octobre 2018 Salah Hamouri est libre.
Salah est en direct par Skype et accueilli par des applaudissements nourris.
Plusieurs élus du 63 sont présents :
François Saint-André, conseiller municipal et ancien maire de Beaumont
Boris Bouchet, conseiller régional AURA
Catherine Fromage, conseillère régionale AURA
Nadia Forte, adjointe du maire de Blanzat
Magali Gallais, conseillère municipale de Clermont-Ferrand
Pierre Miquel, conseiller municipal de Clermont-Ferrand
Nicole Prieux, conseillère municipale de Clermont-Ferrand
Delphine Lucard, conseillère municipale de Blanzat
et 13 conseillers municipaux d’Aubière.
Après la présentation de la soirée par monsieur le maire, Christian Sinsard, qui dit sa fierté d’organiser cette manifestation dans cette ville de plus de 10.000 habitants, André Chassaigne, député communiste du Puy de Dôme, rappelle l’investissement pour la Palestine des parlementaires de son groupe à l’Assemblée Nationale. Il salue l’engagement, la pugnacité et l’énergie de Jean-Claude Lefort dans sa détermination pour la cause palestinienne et plus particulièrement pour ce qui concerne les prisonniers. Enfin, Il affirme son soutien à l’Afps 63 dont il connait le travail sur le terrain.
Jean-Claude Lefort, député honoraire, coordinateur du comité de soutien à Salah Hamouri et président d’honneur de l’Afps, retrace quant à lui, ce que furent ces 13 derniers mois pour tenter d’obtenir la libération de Salah et dénonce l’attitude honteuse de la France à l’encontre d’un de ses ressortissants, alors que même l’ONU a dénoncé cette incarcération arbitraire. Mais il rappelle qu’au-delà du cas particulier de Salah Hamouri ce sont tous les prisonniers palestiniens qui sont concernés. Il insiste par ailleurs sur la question cruciale de ce conflit et les injustices des siècles passés qui ont laissées des brûlures non refermées.
L’Afps 63 revient elle aussi sur la centralité du conflit Israélo-palestinien, qui est pour l’heure marginalisé, mais dont la résolution est une des clés de la paix dans la région et de la stabilité au-delà. Pour cela elle met l’accent sur la nécessité de rejoindre la campagne BDS, campagne non violente qui est certainement un des leviers les plus efficaces pour mettre fin à la politique israélienne de négation d’un peuple et de ses droits. Elle rappelle aussi la situation des prisonniers politiques palestiniens, notamment les cas des enfants et des détenus « administratifs », et des figures comme Marwan Barghouti et Khalida Jarrar. Ainsi que la situation de Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 34 ans bien qu’il soit libérable depuis 19 ans !
La cérémonie se termine par l’intervention de Salah ou ( https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10209773080404061&id=1843006945 ) qui remercie la municipalité, les personnes présentes et tous ceux et celles qui partout en France et ailleurs se mobilisent pour apporter soutien et réconfort à l’ensemble des détenus palestiniens. Il dit combien la campagne de lettres aux prisonniers est essentielle : « chaque lettre reçue est comme un soleil qui illumine la cellule et aide à résister à la volonté des dirigeants israéliens de nous enlever toute humanité ». Une ovation debout de tous les participants fait suite à son intervention.
La soirée s’est poursuivie par la projection du film de Franck Salomé « Palestine, la case prison » qui au travers de nombreux témoignages décortique et dénonce le système carcéral israélien à l’encontre des Palestiniens.
Questions et interventions s’en sont suivies auxquelles Jean-Claude Lefort a répondu longuement. Il est revenu sur la question des prisonniers qui pour lui constitue l’angle mort médiatique de la situation en Palestine, d’où la nécessité d’élargir au niveau européen l’information et la campagne des lettres aux prisonniers.
L’importance du mouvement BDS est rappelée, et notamment la campagne qui se met en place pour le boycott de l’Eurovision 2019 en Israël. A une question sur le boycott sportif, il rappelle que le boycott de l’Afrique du sud a commencé par le boycott sportif et annonce qu’une campagne nationale va être lancée.
A propos des médias locaux, force est de constater leur absence à la soirée, attitude qui n’est pas différente de celles des médias nationaux qui à l’exception de quelques journaux n’ont jamais évoqué le cas de Salah durant sa détention.
A aussi été évoqué le cas des franco-israéliens servant dans les rangs de l’armée israélienne qui pose la question de l’attitude de la France vis-à-vis d’un conflit dans lequel elle n’est pas officiellement engagée.
Un buffet offert par la municipalité, et autour duquel les discussions se sont poursuivies, a clos cette soirée ou la joie ne pouvait être complète aussi longtemps que la Palestine ne sera pas libre.