Par Angela Davis, 16 mars 2020
Afrique, Monde arabe, Asie, Europe, Amérique Latine, Amérique du Nord
Nos oppresseurs s’unissant, il devient de plus en plus évident que toutes nos luttes pour la liberté sont interconnectées et que personne ne sera libre tant que nous ne serons pas tous libres.
Dirigeante du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, Angela Davis a dit dans une déclaration :
« Il est stimulant de voir qu’en cette sinistre période où le fascisme et les partis politiques d’extrême droite progressent dans beaucoup de pays, de nombreuses personnes en prennent conscience et les gens et les organisations se rassemblent pour combattre le racisme et toutes les formes de discrimination. Et pour ceux et celles, qui partout luttent contre le racisme et pour la liberté, le peuple palestinien demeure une inspiration parce qu’il a souffert en restant inébranlable depuis si longtemps, refusant d’abandonner et d’accepter un assujettissement et une injustice permanents. »
En Palestine, aux États-Unis, dans les pays arabes, en Amérique Latine et en Asie, les personnes qui cherchent à maintenir des régimes d’oppression et de discrimination raciale partagent leurs idéologies, leurs stratégies et leurs armes. Par exemple, les stratégies policières ont traversé les frontières, les départements de la police américaine et israélienne échangeant leurs tactiques. Et le complexe carcéral industriel international est testé sous sa forme la plus extrême en Palestine.
Partout, les militant-e-s sur le terrain voient ces connexions et les défient. En 2014, lors du soulèvement de Ferguson aux États-Unis, alors que les manifestations s’ébranlaient, ce sont les militant-e-s palestiniennes et palestiniens qui, les premier-e-s, ont exprimé leur solidarité et ont ainsi permis le développement d’un mouvement mondial de solidarité avec « La Vie des Noirs Importe ». En retour, les Palestiniennes et Palestiniens se sont explicitement inspiré-e-s du mouvement américain pour les droits civiques et du mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud pour développer leur mouvement BDS.
Nos oppresseurs s’unissant, il devient de plus en plus évident que toutes nos luttes pour la liberté sont interconnectées et que personne ne sera libre tant que nous ne serons pas toutes et tous libres.
Dans ce contexte, il y a cette année imbrication de la Semaine mondiale annuelle contre l’Apartheid Israélien ( IAW) et de la Journée Internationale annuelle de l’ONU pour l’Elimination du Racisme. Cela fournit une opportunité pour mettre en lumière ces connexions et, pour les associations progressistes, d’unir leurs forces contre le racisme et pour la liberté.
Si la justice est indivisible, il s’ensuit que nous devons unir nos luttes contre l’injustice. Je soutiens sans réserve la Semaine contre l’Apartheid Israélien 2020 sur le thème « Uni-e-s contre le Racisme », et j’appelle associations et individu-e-s à travers le monde à y participer.
Traduction : J.Ch pour BDS France
Source : BDS Movement