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04/10/15

Roger Waters à Jon Bon Jovi : « Vous vous tenez solidaires aux côtés du colon qui a brûlé le bébé »

Vendredi 2 octobre 2015

Exclusif au « Salon »: «Les morts ne peuvent vous rappeler les crimes que vous avez ignorés », écrit Waters qui interpelle le Tel Aviv show

ROGER WATERS


Lettre au groupe de pop de Bon Jovi:

Chers Bon Jovi, David Bryan et Tico Torres,

Souvent dans le passé, j’ai écrit des lettres détaillées, et parfois même persuasives, à des collègues dans le métier de la musique, les encourageant à ne pas venir en aide à la politique d’apartheid du gouvernement israélien en se produisant en Israël. Ayant lu la semaine dernière les explications de Jon dans Yedioth Ahronoth, je ne perdrai pas mon temps à tracer des parallèles avec l’Afrique du Sud et la position morale que tant d’artistes ont tenue et que des milliers tiennent maintenant face aux décennies d’oppression des Palestiniens par Israël.

Ainsi le sort en est jeté, vous êtes déterminés à donner votre concert à Tel Aviv le 3 octobre. Vous maintenez votre position.

Vous vous tenez en solidarité

Avec le colon qui a brûlé le bébé

Avec le conducteur du bulldozer qui a écrasé Rachel Corrie

Avec le soldat qui a tiré et brisé en morceaux les pieds du footballer

Avec le marin qui a bombardé les garçons sur la plage

Avec le sniper qui a tué le gamin à la chemise verte

Avec celui qui a vidé son chargeur sur la petite fille de 13 ans

Et le Ministre de la Justice qui a appelé au génocide.

Vous aviez une chance de vous tenir

Du côté de la justice

Avec le pilote qui a refusé de bombarder les camps de réfugiés

Avec l’adolescent qui a choisi huit peines d’emprisonnement plutôt que de servir dans l’armée

Avec le prisonnier qui a jeûné pendant 266 jours pour sa libération

Avec le docteur interdit d’entrer pour sauver des vies

Avec le fermier qui a été fauché dans sa marche vers le mur

Avec le petit cul-de-jatte qui grandit dans les décombres

Avec les 550 autres qui ne grandiront pas du tout

A cause des missiles et des obus de char et des balles que nous avons envoyés

Les morts ne peuvent vous rappeler les crimes que vous avez ignorés. Mais, ne l’oublions pas, «Rester silencieux et indifférent est le plus grand crime de tous ».

Roger Waters

PLUS SUR ROGER WATERS. (HTTP://WWW.SALON.COM/WRITER/ROGER_WATERS/)

Traduction : J. Ch. Pour BDS France