Malgré des courriers des comités BDSFrance 66 (Perpignan), 34 (Montpellier ), (26) Valence et 30 (Nîmes) la direction régionale de LIDL refusait de nous recevoir. Pour conclure la journée nationale d’action du 28 février contre Mehadrin chez LIDL, les comités BDS France 30 et 34 avaient décidé d’obtenir une rencontre avec la direction régionale de LIDL. Alors nous nous sommes invités le 2 mars en fin de matinée dans ses locaux de Lunel. Déjouant les portes codées ,18 membres de BDS France se sont installés dans l’accueil des bureaux, au rez de chaussée et demandé à voir le directeur régional.
Derrière les bureaux de la direction régionale de LIDL. (Photo au sortir de l’action)
D’autres images et vidéo à venir.
L’accueil a été plutôt hostile et menaçant. Sortez d’ici, c’est un lieu privé, nous allons appeler la police, nous avons porté plainte contre vous, nous avons appelé un huissier (qui sera une huissière)…
LIDL n’aime pas la presse. Nous avons appelé une journaliste de Midi Libre, deux sont venues et se sont faites refouler sans ménagement, « ici c’est un lieu privé vous ne pouvez pas entrer », deux d’entre nous les ont accompagnées à l’extérieur et leur ont expliqué la situation.
Les gendarmes sont arrivés, nous nous sommes présentés, ils ont relevé les identités et ont laissé quelques fonctionnaires dans le hall d’entrée sans rien nous dire.
Finalement le directeur (M. Augier) s’est déplacé, il déclaré qu’il était prêt à recevoir une personne, nous avons dit que nous souhaitions être deux au minimum, qu’on n’acceptait d’y aller à un seul, il a refusé. S’en sont suivi dans le hall, des échanges au cours desquels nous avons développé nos arguments devant une dizaine de cadres de LIDL qui ont quand même écouté ce qu’on avait à dire. Un des arguments de l’adjoint au directeur était de nous dire, à l’intermarché juste à côté il y a 18 produits référencé d’Israël, pourquoi n’y allez-vous pas ? On lui a proposé de mettre un tee shirt et d’y aller ensemble 🙂 …
Pourquoi dites-vous qu’on aime Israël ? » nous on travaille c’est tout. Visiblement le slogan « LIDL aime Israël à fait mouche! Cela confirme que l’image d’Israël non seulement n’est pas porteuse mais quelle est un handicap commercial …
La direction finit par nous recevoir ! Malgré plusieurs demandes de quitter les lieux faites par l’adjoint nous avons montré notre détermination à rester. Assis et silencieux ça pouvait durer longtemps, aussi le directeur a finalement accepté de recevoir deux d’entre nous avec son adjoint. Pendant 25 mn nous avons exposé nos positions. Il s’est montré beaucoup moins arrogant et péremptoire.
Au fond la direction se retranche derrière la règlementation qui n’interdit pas le commerce ni avec Mehadrin ou tout autre entreprise israélienne.
Nous leur avons répondu que c’était vrai, mais qu’il y avait des recommandations de l’Union Européenne et surtout que d’autres entreprises (la COOP au Royaume-Uni et Aldy au Pays-Bas) avaient décidé de ne pas commercer avec certaines entreprises israéliennes en raison de leur activité dans et/ou avec les colonies. Qu’en raisons des valeurs de justice et des droits humains, nous leur demandions d’anticiper la règlementation et ainsi avec la COOP, Aldy et d’autres, contribuer à faire bouger les choses. Nous lui avons réaffirmé que LIDL aurait tout à gagner (sur tous les plans) à prendre cette décision.
Ils nous ont dit qu’ils ne faisaient pas de politique, qu’ils travaillaient tout simplement. Nous avons répliqué : « Auriez-vous commercé avec l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid et vendu les oranges Outspan ? vous êtes exactement dans la même situation. Le commerce avec l’Afrique du Sud n’était pas – au début – interdit par la loi ni par les règlements. Alors qu’auriez-vous fait ? ne nous répondez pas mais réfléchissez-y. » L’adjoint a voulu donner la réponse type : « oui mais c’est pas nous, ce sont les centrales d’achat… ». D’accord, admettons, vos centrales d’achat auraient acheté les oranges Outspan, alors, les auriez-vous vendues et auriez-vous porté plainte contre les boycotteurs des oranges Outspan ?
Evidemment la réponse n’était pas dans ses fiches ! Nous nous sommes levés et mis fin à l’entretien sur ces mots.
En sortant, le directeur un peu inquiet nous a demandé ce qu’on allait faire.
– Tant qu’il y aura des produits israéliens nous serons là…
– Non mais maintenant ?
– Nous sommes venus parce que vous refusiez de répondre favorablement à notre demande de RDV. Vous nous avez reçu, on s’est expliqué, nous espérons que vous allez réfléchir aux enjeux et maintenant on s’en va, c’est tout.
Un premier écho dans la presse... http://www.midilibre.fr/herault/lunel/