- le lancement de la campagne Stop Technion exhorte à suspendre toute collaboration avec cet institut technique de Haïfa ;
- l’initiative italienne s’inscrit dans la tendance qui monte chez les universitaires du monde entier en prenant position pour les droits palestiniens ;
- l’Italie est en Europe l’un des partenaires clés d’Israël dans les domaines militaire et académique ;
- pour la première fois, une association académique italienne va débattre de l’appel palestinien pour les Boycott, Désinvestissement et Sanctions.
170 universitaires de plus de 50 universités et instituts de recherche italiens ont signé une promesse d’engagement à boycotter les institutions académiques israéliennes. L’appel a été lancé en solidarité avec la campagne de la société civile palestinienne pour les Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël jusqu’à ce que celui-ci se conforme au droit international et aux Principes des droits de l’homme, et cet appel s’inspire des boycotts similaires durant le mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud.
Ceci constitue la première initiative italienne pour un boycott académique et montre l’existence d’un bloc solide, critique, d’universitaires, à l’intérieur des institutions italiennes, qui ne sont plus disposés à tolérer d’être complices des violations d’Israël du droit international et des droits de l’homme. La complicité, largement documentée et notoire, des institutions académiques israéliennes avec la violence de l’État d’Israël, et l’absence totale de toute condamnation sérieuse de leur part depuis la fondation de l’État d’Israël ont conduit à cette initiative.
Les universitaires ont également souhaité faire preuve de solidarité avec leurs collègues palestiniens qui continuent de subir de graves violations de leurs droits humains et les dénis de leurs libertés fondamentales académiques. L’initiative cible exclusivement les institutions israéliennes, tout en permettant des coopérations à titre individuel avec des collègues israéliens.
Israël poursuit sa politique de dépossession et de discrimination systématiques contre la population palestinienne qui vit dans les territoires occupés, dans ce qui est actuellement Israël et dans la diaspora. Après près de cinq décennies d’occupation militaire et près de sept décennies après la création d’Israël principalement sur un territoire nettoyé ethniquement de sa population palestinienne originaire du pays (y compris les terres sur lesquelles les institutions académiques israéliennes ont été construites), la plus grande partie des Palestiniens sont devenus des réfugiés, et pour la plupart d’entre eux, des sans patrie.
L’appel signé par les universitaires italiens se concentre sur l’Institut Technion de Haïfa en raison de son rôle dans le soutien et le maintien de la politique d’Israël de dépossession et de violence militaire contre la population palestinienne. Un certain nombre d’universités italiennes ont des accords de coopération avec Technion, notamment les universités polytechniques de Milan et Turin, et les universités de Cagliari, Florence, Pérouse, Rome et Turin. Les universitaires exhortent les institutions et leurs collègues italiens à suspendre toutes formes de collaboration institutionnelles avec Technion, lequel est profondément impliqué dans le complexe militaro-industriel et se rend directement complice des violations du droit international et des droits des Palestiniens.
L’initiative italienne est particulièrement importante compte tenu des liens étroits qui font de l’Italie l’un des partenaires clés d’Israël en Europe dans les domaines militaire et académique. Un accord de coopération militaire entre les deux pays assure en commun une recherche militaire, des exercices de formation, et un développement des systèmes d’armement. En 2012, l’Italie était en Europe le premier exportateur d’armes vers Israël. L’espoir est que ce renfort d’universitaires italiens, européens et internationaux va se joindre aux efforts pour garantir les droits de l’homme et la justice pour le peuple palestinien.
L’appel italien constitue tout simplement l’initiative la plus récente de la tendance constante des universitaires qui s’expriment en faveur des droits palestiniens. Ces derniers mois, plus de 500 universitaires du Royaume-Uni, 450 de Belgique, 200 d’Afrique du Sud, et 120 d’Irlande, ont signé le même engagement. Le nombre des associations académiques soutenant l’appel palestinien au boycott continue de grimper et parmi elles, l’Association américaine d’anthropologie, l’Association nationale des études féministes, l’Association d’études américaines, l’Association pour la littérature africaine, l’Association des études asiatiques et américaines, l’Association pour la sociologie humaniste, l’Association des études ethniques critiques, l’Association nationale des études des chicanas et chicanos, l’Association des études amérindiennes et indigènes, et l’Association des études sur la paix et la justice.
Mi-mars, la Société italienne pour les études moyen-orientales accueillera une table ronde sur les campagnes de boycott académique et culturel contre Israël lors de sa conférence annuelle à Catane, ce sera la première fois qu’une association académique en Italie aura un débat public sur les campagnes BDS/PACBI.
Contact : campagnastoptechnion[at]gmail.com